Expositions 2018 « Le sentiment géographique »

EXPOSITION « LE SENTIMENT GEOGRAPHIQUE »

Quatre plasticiens des Corbières, Claudine Capdeville, Sylvie Romieu, Jean-Louis Bigou et Christophe Barcella, participent à cette exposition qui s’adresse à tous les publics. Le projet de l’exposition est de rendre compte de la façon dont ces 4 plasticiens cartographes jouent avec les formes, les concepts et les techniques pour s’emparer des différentes potentialités que connaît actuellement l’usage de la carte. L’impression générale que donne cette exposition est cependant celle d’une grande fraîcheur, tant dans les thèmes évoqués que dans l’originalité et la diversité des formes et des médiums artistiques.

 En guise de prologue, nous voulons rappeler la fascination qu’exercent les cartes et les atlas depuis toujours: elles invitent au voyage et à la rêverie géographique, dès l’enfance. Cette émotion, d’ordre esthétique, est régulièrement mise en œuvre par les artistes plasticiens pour créer des géographies, des représentations artistiques de notre monde ou d’autres. Ces travaux s’accordent à révéler le statut de la carte comme outil privilégié de connaissance par ses qualités d’appréhension et de captation des problématiques issues d’un territoire en mutation. Selon Nicolas Bourriaud (cofondateur du Palais de Tokyo et chef de projet du futur centre d’art contemporain de Montpellier Métropole), c’est la nouvelle abstraction du monde qui place aujourd’hui la cartographie comme mode de restitution privilégié de notre contemporanéité, pris dans un phénomène de globalisation et de forte dématérialisation.

La carte détient, depuis ses origines, une potentialité double : celle de comprendre une réalité en offrant une image réduite, simplifiée et hiérarchisée, et celle de constituer un préalable à l’action ou l’intervention dans cette réalité et d’assurer une main mise sur elle, un contrôle à des fins tant politiques, planificatrices ou autres. Guillaume Monsaingeon parle d’ailleurs de cartographie ombilicale. Il y a un aspect enfantin puisqu’on amène le monde à soi, on joue avec, on le manipule comme avec des trains électriques et des maisons de poupée. Et on se prend à rêver à partir de ces représentations.

Dans cette exposition, les 4 artistes présentés se proposent d’étendre les potentialités de la carte. Parmi ces extensions nous retiendrons 3 axes : l’extension du rapport du réel à l’imaginaire, de l’objectif au subjectif et de la sphère intime au global.

  1. Réel / imaginaire : La cartographie complice du voyage (pratique fondée sur le rapport de la carte au parcours). La cartographie comme support d’exploration. Certains autres projets privilégient le thème de la mémoire des lieux. La cartographie comme support d’évasion voire de fuite. 
  1. Le rapport de l’objectif au subjectif : des procédés de relativisation. S’intéresser aux cartes, c’est pour certains défier ou assimiler des approches pseudo-scientifiques en questionnant la notion de vérité. L’artiste s’attaque ainsi à l’anthropologie en imaginant l’histoire de peuplades inconnues, il s’attaque aussi à l’histoire en construisant des récits historiques fantasmagoriques. Les artistes au moyen de leurs manipulations ou créations cartographiques, permettent une nécessaire relativisation du savoir sur le monde, sur la réalité.  
  1. De la sphère intime à l’échelle planétaire : L’ensemble de ces représentations se mêlent pour générer d’étranges proximités entre les pays d’un atlas recomposé. Question du rapport de l’individu au territoire par l’intermédiaire de la sphère intime. L’artiste peut élargir en quelque sorte le cadre sensoriel depuis l’individu qui habite un lieu à la géographie au sens collectif.

 

Vernissage : samedi 26 mai 2018 à partir de 18h.

Galerie ouverte du samedi 26 mai au dimanche 17 juin 2018. Permanence les vendredi-samedi-dimanche (15 à 19h). Les autres jours/heures sur rendez-vous.

Rencontre avec Laëtitia Grün, artiste dessinatrice en résidence dans l’Aude: samedi 2 juin 2018 à 15h. Dans le cadre du dispositif Création en cours, mis en place par les Ateliers Médicis, Laëtitia Grün aura le plaisir de vous présenter son travail autour de la cartographie ainsi que le projet artistique mené avec les élèves de l’école primaire de Lagrasse.

Rencontre avec Emmanuel Ruben, écrivain géographe : dimanche 17 juin 2018 à 15h. En partenariat avec l’association LUCIOLE (www.luciole-universite.fr).

Studio VIA – 12, rue de Fontcalel – 11700 Fontcouverte

Tél. 06 76 97 52 94

Site web: www.via-studio.org

Courriel: studiovia@orange.fr